Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
nonidesign.overblog.com

Publicité et Rhétorique

11 Octobre 2012 , Rédigé par nonidesign Publié dans #Tout savoir

La rhétorique existe depuis près de 2500 ans. Elle se propose d’expliquer et d’enseigner l’art du discours ou plutôt l’art de convaincre. Jusqu’à la fin du XIXème, on a porté un intérêt considérable à cette discipline puis elle est tombée un peu en désuétude. La rhétorique est en quelques sorte l’art de parler sur quelque sujet que ce soit avec éloquence et force. C’est aussi l’art de bien parler pour persuader.

 

 

« C’est l’art d’appliquer et d’adresser les préceptes de la raison à l’imagination et de les rendre si frappants pour elle que la volonté et les désirs en soient affectées ».

Francis Bacon

 

On peut dire qu’il existe un réel parallélisme avec la publicité, puisque l’on entend la rhétorique comme une technique de persuasion pouvant avoir un impact sur la personnalité.

 

1007-2.jpg

L’anacoluthe : Il s’agit d’une rupture de construction, d’une discontinuité. Cette figure permet de casser la banalité et permet des rapprochements peu apparents. La rupture peut se faire sur le plan visuel (cf. Peugeot 1007 : passage de la photo au dessin) ou bien sur le plan textuel « Une Vento achetée, un arbre protégé » (cf. Campagne Vento)

 

anacoluthe.jpg

 

La prosopopée : Le fait de prêter la parole à une personne morte (exemples ci-dessous pour Breitling où l’on fait parler à l’aide d’un phylactère (bulle) le général Montgomery ou encore pour Liberty Surf avec la campagne « Les révolutionnaires »), absente ou un être inanimée. On peut aussi y ajouter la personnification qui attribue des qualités humaines à des animaux ou des objets (exemple avec la publicité Ikéa). Créé la magie par l’animation, joue sur la carte de l’humour en faisant témoigner une personne du passé.

 

prosopopee2.jpg

 

 

 

La métaphore : Désignation d’un objet ou d’une idée par un mot référant à un autre mot ou à une autre idée. Permet la comparaison, l’analogie et favorise le discours poétique. On nous présente dans l’exemple ci-dessous une Mini dont la cape de Superman dépasse du moteur afin de montrer la puissance de ce véhicule. Le second exemple met en avant l’économie et la puissance du véhicule par la représentation d’une fourmi rouge.

 

superman.jpg

 

metaphore6.jpg

 

L’allitération : C’est la répétition d’un son ou d’un type de son. Cette forme de figure de style permet de suggérer un sentiment, une atmosphère, un mouvement ou un rythme. Repose souvent sur la répétition d’une même consonne. S’il s’agit de voyelle, on parlera d’assonance

 

 

L’onomatopée : On forme un mot par imitation du son naturel de ce qu’il signifie (Crac, Boum…). Rend le langage familier, le mot évocateur, le récit vivant, sonore et réaliste.

 

onomatopc3a9e-bmw.jpg

 

La synecdoque (ou métonymie) : On désigne une partie pour le tout ou inversement. Met souvent en relief une caractéristique spécifique du produit. Dans cette campagne pour Marlboro (années 80), on nous présente qu’une partie du paquet mais qui suffit amplement à évoquer la marque et le produit.

 

synecdoque.jpg

L’hyperbole : Mise en relief d’une idée au moyen d’une expression qui la dépasse. Permet d’amplifier le propos, de l’exagérer. Dans cette campagne pour McDonald, on exagère par ce cadrage très serré la taille du produit (idem pour l’exemple lié à Mont Blanc)

 

mrkipling-party.jpg montblanc2.jpg

 

largecoffee.jpg

 

La synonymie : Juxtaposition de mots identiques ou de sens très voisins. Autorise l’accumulation et la redondance sans répétition apparente. Dans cette campagne pour British Airways, on juxtapose les adjectifs « impitoyables » et « intraitables ».

 

synonymie.jpg

 

La polysyndète : C’est la répétition d’une conjonction avant chaque terme d’une série. Permet d’énumérer les qualités ou les fonctions d’un produit ou d’un service en insistant sur la quantité. Chaque terme étant au début de chaque phrase. Exemple avec cette annonce Saab qui insiste sur le terme « très ».

 

polysyndete.jpg

 

L’antithèse : Opposition de deux mots, pensées ou expressions contraires pour créer la surprise, amplifier par le contraste. Si les mots se jouxtent on parlera d’oxymore. Dans cette annonce pour La Pléïade, on oppose les termes « enfer » et « bible ». Pour le second exemple, on joue sur « Maximum » et « Minimum ».

 

antithese3.jpg

 

antithese.jpg

 

La prolepse : On prévient une objection pour mieux la réfuter, permet d’anticiper le refus, de supprimer les freins et d’apporter fiabilité au produit. La publicité pour Eau Précieuse met avant le fait que le produit n’est pas très design sur le plan du packaging, mais ce que recherchent avant tout les adolescents, c’est que le produit soit efficace.

 

eauprc3a9cieuse.jpg

 

La paranomase : C’est le rapprochement de termes voisins par la sonorité (non par le sens), établit un lien phonétique entre le nom du produit et sa qualité. Dans cette campagne pour le café Legal, on utilise les termes « Le goût » qui permettent un rapprochement sonore.

 

paranomase.jpg

 

L’ellipse : C’est la suppression d’éléments syntaxiques permettant d’accélérer le discours : Par exemple « Après l’effort, le réconfort ». Peut aussi être illustrer par une publicité qui ne met absolument pas en scène le produit. Dans les campagnes Golf qui suivent le véhicule n’est pas mis en scène, ce qui est un « crime » dans une campagne pour l’automobile. Autre exemple avec Playstation qui évacue complètement son produit de l’annonce.

 

golf-etcetc.jpg gonflable.jpg

 

L’anaphore : On commence par le même mot, les divers membres d’une phrase. Permet de décliner toutes les qualités d’un produit voir de répéter son nom. Les éléments répétés sont tous dans la même phrase contrairement à la polysyndète. En jouant sur le « Veni, Vidi,Vici » la marque Suze répète le « j’ai » 3 fois.

 

anaphore.jpg

 

L’apocope / L’aphérèse : Pour la première, on retranche une lettre ou une syllabe finale (ex : métro(politain), ciné(ma). Pour la seconde, on retire le début du mot ((amé)Ricains, (auto)bus, (inter)net…). Permet de retrouver le langage courant, joue sur les rimes, les sonorités, donne des raccourcis facilement mémorisables. Dans ses campagnes Mc Donald a souvent joué sur des apocopes, le terme McDo remplaçant le nom de la marque.

 

couple.jpg

 

Le chiasme : C’est un croisement de terme formant une antithèse ou un parallèle. Dans cette annonce pour Label, le croisement se fait sur le plan du texte.

 

chiasme2.jpg

Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article